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EGLISE ST MARCEL

ZETTING

Sur la rive gauche de la Sarre se trouve à une hauteur de 230 m l’antique église de Zetting qu’on vient admirer de partout. Classée au patrimoine historique, cette église est singulière à plus d’un titre. Sous le patronage de l’ancien pape St Marcel, elle présente trois constructions distinctes de différents styles.

D’abord une tour ronde romane très massive datant du XI siècle et abritant les cloches.  L’architecture de cette tour au clocher rond s’inspire de la lointaine Irlande.

Vient ensuite une magnifique nef gothique, transformée au XV siècle, à triple voûte sur croisée d’ogives, réputée notamment pour ses vitraux du XV siècle représentants l’ancien et le nouveau testament en médaillons, un témoignage unique du talent des maîtres-verriers de cette époque, et ses fresques au plafond.

Enfin, le chœur, également du XV siècle et gothique, érigé par les moines bénédictins de Tholey dont dépendait la paroisse, où on peut admirer des fonts baptismaux du XV siècle,  un majestueux monument représentant la mise au tombeau du Christ et un oculus.

La cour de l’église vaut également le détour.

On est déjà accueilli par un magnifique marronnier d’Inde, planté côté Sud au niveau de l’ancien cimetière. Impassible gardien du cimetière, il ne passe pas aperçu. Planté en l’an de grâce 1609, du temps où la commune était protestante sous les Nassau-Sarrebrück et desservie par le pasteur de Wiesviller, il offre sa prestance et une ombre rafraîchissante aux visiteurs. Ses 3,15 m de circonférence et ses 15 m de hauteur lui confèrent d’être un arbre connu par la population qui vit fièrement avec depuis des siècles.

En face de l’entrée de l’église, on peut apercevoir un magnifique caveau enterré. Dans ce dernier repose l’abbé Christophe Vérité qui fut curé de la commune de 1843 à 1886, à une époque où Zetting était un village de 417 âmes. Ce curé récupéra les morceaux des vitraux, distribués par son prédécesseur.

À l’extérieur, une inscription au mur du chœur témoigne du passage des moines de Tholey. On peut lire, sculpté dans la pierre en écriture gothique médiévale, le texte suivant : « anno.dmi.mcccc.xxx.IIII.das.die.Chor.wart.angeleit », qu’on peut traduire par « en l’an du Seigneur 1434 ce chœur fut ajouté à la nef ». Pour les bénédictins, le chœur se devait d’être la pièce la plus imposante de l’église, lieu où ils lisaient la messe et où était conservé la sainte eucharistie. C’est pourquoi le chœur dépasse de 7,5 mètres la nef en hauteur. Il est très rare de voir une épigraphie sur les murs extérieurs d’une église. Ce chœur est aussi caractérisé par huit contreforts portant les marques des maçons et deux esquisses de fenêtres gothiques.

Se recueillir et prier dans cette église invite à un voyage loin dans l’histoire. À l’époque gallo-romaine, une villa existait vraisemblablement à l’emplacement de l’église, bien avant la fondation du village qui remonte au VI siècle.

Ainsi l’église St Marcel reste un joyau architectural d’exception dans la vallée de la Sarre et se prendre le temps de l’observer est une invitation spirituelle à transcender le temps et l’espace.

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